jeudi 17 octobre 2013

Quand le XVIIIème siècle embellissait Metz



Porte d'entrée du Palais de Justice de Metz, avec ses trophées monumentaux.




Palais de Justice de Metz.


Statue du Duc de Montmorency, Palais de Justice,  Metz.


Hôtel du Corps de Garde, Place d'Armes, Metz.


Hôtel de Ville, Metz.


L'Opéra-Théâtre de Metz, construit de 1738 à 1752.

Ce fut une transformation complète qui s'opéra à Metz durant la grande période de paix du XVIIIème siècle, où elle possédait comme gouverneur le Maréchal Charles-Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle, tout acquis aux idées des Lumières. Celui-ci, non content de refaire les fortifications de la ville, la dota en 1754, comme on le faisait alors en France pour toutes les grandes villes de garnison, d'une Place d'Armes régulièrement classique, et fit élever le décor complet de ses bâtiments à la place du cloître et des églises qui enserraient la Cathédrale Saint-Etienne au sud.

L'édifice le plus élégant est l'ancien Corps de Garde, aujourd'hui Office du Tourisme, qui nous est parvenu presque intact. Le plus important, face à la Cathédrale, est l'Hôtel de Ville dont les portes garnies de fer forgé et l'escalier d'honneur sont d'un très noble dessin. Le palier de cet escalier s'orne d'un beau bas-relief représentant la Moselle en nymphe des eaux, au dessous duquel ont été gravés sur une plaque de marbre les célèbres vers par lesquels le grand poète Ausone, au IVème siècle, chantait déjà la gloire et la prospérité de la Région Mosellane : "Salve magne parens frugumque virumque Mosella" (Salut Moselle, notre Mère, riche en hommes et en fruits de la terre"). 

Sur l'un des côtés de la Place d'Armes, face à l'ancien Corps de Garde, se dresse entre deux trophées classiques, la statue du Maréchal Fabert, enfant de Metz et défenseur de Sedan sous la Fronde. L'architecte Jacques-François Blondel, auteur de ce majestueux décor, l'avait complété par les gradins et les balustres de la Place Saint-Etienne pour faire un piédestal à la Cathédrale et projetait, en abattant tout le quartier qui la séparait de la Moselle, de le rattacher à celui de la Place de la Comédie, aménagé dans une île sur l'autre rive de la Moselle, en un vaste ensemble classique.

L'ultime apport de l'Art Classique à Metz est sans aucun doute le plus grandiose : le Palais de Justice, édifié par Charles-Louis Clérisseau en 1776 pour être le siège du Gouverneur des Trois Evêchés, Metz, Toul et Verdun, dresse au-dessus de la Moselle, au point le plus élevé de la place, et à l'entrée de l'Esplanade, sa masse imposante de Style Palladien, dont le portail aux guérites surmontées de trophées trahit au premier coup d'oeil sa destination. Il est surmonté d'un groupe sculpté : "La France veillant sur ses enfants".  C'est ici que LaFayette, alors officier en garnison à Metz, prit la décision de rallier les Amériques pour se battre aux côtés des Insurgents.

L'escalier d'honneur du Palais de Justice, garni d'attributs guerriers et d'une robuste rampe en ferronnerie, et les statues des Maréchaux de France, qui ornent les sobres façades de sa cour, confèrent à ce palais une allure militaire de force et d'autérité. Cette sobriété et cette majesté d'allure des édifices messins de Style Classique sont bien la marque du génie français qui, à une époque d'éxubérance et de relâchement des lignes, sut créer un style martial pour une ville guerrière.  

On ne peut quitter cette belle ville sans évoquer l'Opéra-Théâtre de Metz, sur la magnifique Place de la Comédie. Construit de 1738 à 1752, il est l'oeuvre de Jacques Oger, un architecte messin. C'est le théâtre à l'italienne le plus ancien de France encore en activité.  

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