vendredi 14 juin 2013

LaFayette rencontre Joseph Bonaparte aux Etats-Unis


 
Joseph I, Roi d'Espagne par José Flaugier 1809.  

 
Point Breeze, demeure (reconstruite) de Joseph Bonaparte à Bordentown, New Jersey.
 
 
Vue sur le Delaware depuis Bordentown Hill
par Charles B. Lawrence.


Joseph Bonaparte, Napoléonide déchu, ancien souverain d'Espagne, s'embarque à Royan dans la nuit du 24 au 25 juillet 1815, non sans avoir auparavant proposé à plusieurs reprises à son illustrissime frère Napoléon I de prendre sa place à bord. Ce dernier refusa avec la grandeur qu'on lui connaît, préférant s'en remettre à la magnanimité de "son plus fidèle et plus constant ennemi" l'Angleterre.

Joseph débarque à New York le 20 août. C'est à Point Breeze (Bordentown, New Jersey) qu'il s'installe, dans une résidence qu'il transforme à grands frais, à tel point d'ailleurs que les chroniqueurs du temps diront que c'est la plus belle qu'on eût vue aux Etats-Unis, après celle du Président Américain à Washington.  Cette demeure brûlera en 1820 et Joseph en reconstruira une seconde sur ses fondations avec un belvédère donnant sur les somptueux couchers de soleil sur le Delaware. Une inscription gravée au fronton de la demeure et tirée de l'Enéide en disait long sur l'état d'esprit du propriétaire : "Non ignora mali, miseris succurere disco" (Ayant souffert moi-même, je sais secourir les malheureux).

LaFayette qui fut l'hôte de la Nation Américaine d'août 1824 à septembre 1825, rendit visite à Joseph, lors de ce voyage triomphal aux Etats-Unis. Il arrive à Point Breeze le 25 septembre 1825, soit neuf jours après la mort de Louis XVIII. Joseph retient LaFayette à dîner et c'est dans son cabinet de travail qu'il aura une conversation particulière avec le Héros des Deux Mondes. LaFayette fit part à Joseph de son regret de la part qu'il avait prise à la restauration des Bourbons et déclara : "Leur dynastie ne peut durer ; elle est trop en désaccord avec notre sentiment national. Tout le monde est à présent persuadé que le fils de l'Empereur serait le meilleur garant des réformes de la Révolution".

A Point Breeze, le "Good Mister Bonaparte" ("bon" par opposition à son frère) menait grand train et reçut des hôtes illustres, comme le futur sixième Président Américain John Quincy Adams. Point Breeze était considéré comme un centre artistique attirant de très nombreux artistes qui venaient admirer les oeuvres d'art et les toiles de grands maîtres que l'ex-Roi d'Espagne avait accumulé par la grâce de son frère (des Raphaël, Véronèse, Corrège, Vinci, Rubens, Titien, Vélasquez, ainsi que des marbres et des vases de porphyre offerts par Bernadotte, devenu Roi de Suède, et qui avait épousé sa belle-soeur).

Par deux fois, Joseph offrit généreusement à Napoléon de le rejoindre dans son exil de
Sainte-Hélène, en 1817 et 1819. L'empereur déchu déclina. Des projets de Joseph pour faire délivrer son frère aucun malheureusement n'aboutit.  Lorsqu'en 1820 des révolutionnaires Mexicains lui offrirent de devenir Empereur du Mexique, celui-ci refusa tout net.

 

vendredi 7 juin 2013

Chatelaillon fête la Conquête de l'Ouest


 
"Westward Course of Empire Takes Its Way" peinture murale du Capitole par
Emanuel Leutze, 1861.

 
"American Progress" représentation de la Conquête de l'Ouest et
illustration du "Manifest Destiny" par John Gast, 1872. 
 
 
Les Indiens Snakes et les Sioux, montés sur leurs poneys, chargent sur
le sentier de la guerre.
 
La municipalité de Chatelaillon conduite par son dynamique maire Monsieur Jean-Louis Léonard que je salue, organise l'été de magnifiques fêtes, avec chaque année un pays différent à l'honneur. Pour 2013, c'est la Conquête de l'Ouest les 28, 29 et 30 juin. Le 28 à 20H30 aura lieu un dîner spectacle "Far West Country" avec revue western par la Compagnie Les Allumettes et menu "Autant en emporte le vent".

Tout a été dit, bien sûr, sur la Conquête de l'Ouest. Je voudrais juste évoquer Chef Joseph, qui conduisit les Indiens Nez Percés au cours de leur dernière lutte contre les Blancs, dans une héroïque retraite de 2500 kilomètres.
Chef Joseph avait gagné l'admiration et l'affection de ses adversaires. Mais, après sa reddition, on ne tint pas les promesses qui lui avaient été faites. Il fut envoyé avec sa tribu en Oklahoma où beaucoup d'Indiens moururent de chaleur et de lassitude. Comme pour Sitting Bull, Buffalo Bill lui obtint un engagement pour son spectacle de cirque, avec de nombreux autres Dakotas ; le vieil Indien parcourut les Etats-Unis et L'Europe . Il prononçait partout des discours appelant à la paix et à la compréhension entre les peuples. Il finit par se lasser  des foules curieuses qui voulaient avoir son autographe et revint à la Réserve. 

Les dernières grandes révoltes d'Indiens étaient éteintes et les trois plus grands Chefs Indiens avaient quitté la scène, mais Sitting Bull et Cheval Fougueux continuent à vivre dans l'imagination des jeunes. Car ils ont donné au mot "Sioux" un attrait inoubliable. Sioux éveille chez les Blancs le souvenir des lassos, des scalps, des cavaliers éperdus arrachant leurs morts et leurs blessés aux champs de bataille. Ce mot garde encore tout son prestige de nos jours. Mais il n'évoque plus seulement les combats sans merci. "Sioux" fait revivre chez les hommes de notre époque, la vie, désormais disparue, des Grandes Plaines et l'esprit chevaleresque du Far West.