lundi 13 octobre 2008

Surgères : Joyau Roman en Aunis









SURGERES : JOYAU ROMAN EN AUNIS
De la puissante et austère forteresse du XIIème siècle, démantelée sur ordre de Louis XI, il reste l'enceinte féodale de 600 mètres de circonférence, une vingtaine de tours, et un châtelet d'entrée. Du château fort médièval subsiste un donjon et une partie du logis seigneurial remanié au XVIIIème. Dans cette enceinte on peut aussi admirer un remarquable et méconnu portail Renaissance.
L'église Notre-Dame, quant à elle, est intacte. Ce chef d'oeuvre de l'Art Roman du XIème siècle s'impose par l'exceptionnelle ampleur de sa façade de 23 m de long. Elle est constituée de lignes horizontales marquées par deux corniches qui se prolongent jusque sur les contreforts composés de faisceaux de colonnes (dosserets) très impressionnants. La répétition de portails aveugles, avec tympans délimités par une moulure décorative accentue ces lignes horizontales d'autant plus que la façade est peu structurée verticalement, la plupart des travées du rez-de-chaussée n'ayant pas leur correspondant à l'étage. Les modillons et les métopes sont très ciselés: zodiaque détaillé, atlantes, acrobates, musiciens, montreurs d'ours, lions, griffons, basilics, singes, éléphants, sirènes. La luxuriance du décor se retrouve sur les voussures (dents de scie, rondins, besants et pointes de diamant). Les moulures, entremêlées aux rinceaux, soutiennent une grosse liane et ne comptent pas moins de 116 petits personnages.
Le clocher octogonal surprend aussi par ses hautes baies très étroites encadrées de fines colonnes qui donnent à l'ensemble l'apparence d'orgues colossales. A l'intérieur, trois nefs, séparées par de remarquables piliers rectangulaires aux angles abattus alignent les quatre travées, qui depuis les XV et XVIème siècles remplacent les six travées romanes correspondant aux fenêtres latérales. Ces rangées d'arcades en tiers-point, simplement chanfreinées, portent directement la charpente.
Une élégante coupole sur trompes recouvre la croisée du transept dont les bras ont été remaniés au XVème. Les absidioles romanes, dont on voit la base, ont laissé place à des chapelles rectangulaires gothiques. Le choeur, surélevé, contraste par sa richesse avec la sobriété extérieure de l'abside. Ses baies à colonnes s'ouvrent dans une ample arcature dont les tailloirs des châpiteaux se prolongent en une frise profondèment fouillée. Sous l'appui des fenêtres court un bandeau orné de feuilles d'acanthe. A l'extérieur, le sobre volume de l'abside s'achève par une riche corniche présentant un répertoire animalier plein de fantaisie. Dans la crypte où quatre gros arcs doubleaux surbaissés reposent sur un pilier central, on peut voir des peintures du XVIème siècle.
Et comment ne pas évoquer les vers de Ronsard, dont Hélène de Surgères, fille d'honneur de Catherine de Médicis, fut l'égérie:
"Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain:
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie".
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1 commentaire:

Daziano a dit…

Comme d'habitude j'aime tout ce que t'ecris!